Que sont devenus les ex-Volksunie, l'ancêtre de la N-VA ? (3/9)

[RésistanceS – Dimanche 11 août 2019. Première publicationin « LE JOURNAL de RésistanceS », n°1, mai-juin 2019, page 12].
Manifestation à Bruxelles contre l'intervention militaire américaine
en Irak en 2003. Tête du cortège des socialistes néerlandophones et
des ex-Volksunie de Spirit. Au centre, Bert Anciaux, le leader de
la gauche nationaliste flamande
 © Photo M. Abramowicz.

SÉRIE N-VA (épisode 3/9) - Premier parti nationaliste flamand pendant près de quatre décennie, la Volksunie a été le creuset de deux courants idéologiques. Celui conduit par ses radicaux et celui mené par ses progressistes. En 2001, la VU disparait. Les membres du premier courant donnent naissance à la N-VA. Ceux du second à Spirit. Qui se divisera en plusieurs fractions afin de rejoindre réciproquement les socialistes, les libéraux et les écologiques flamands. Petite 
histoire de la reconversion des progressistes de l'Union populaire. - PAR SERGE GOVAERT Membre du CRISP et auteur de publications sur le nationalisme flamand.
Perdus de vue - Après le 15 septembre 2001 et l'implosion de la Volksunie, plusieurs de ses membres et mandataires se retrouvent orphelins. Certains rejoignent les rangs de la N-VA, mais ils sont relativement peu nombreux. Le Toekomstgroepde Bert Anciaux choisit quant à lui de constituer un nouveau parti politique : Spirit (Sociaal, progressief, internationaal, regionalistisch, integraal-democratisch en toekomstgericht). Ce nouveau parti se dit fédéraliste et juge le nationalisme « dépassé ». Il élit à sa présidence la députée fédérale Annemie Van de Casteele, elle aussi un ex-Volksunie. 

En 2002, Spirit décide de se présenter aux élections fédérales de l'année suivante en cartel avec les socialistes flamands, le Sp.a. Opposée à cette alliance, Annemie Van de Casteele passe au VLD, le parti libéral flamand, en même temps que plusieurs anciens de la Volksunie. Sven Gatz est du nombre, qui va devenir député flamand puis ministre dans le gouvernement flamand. Cet exode en direction des libéraux n'est pas sans rappeler celui qui a suivi la création du VLD fin 1992 : à l'époque, plusieurs mandataires de la Volksunie avaient rallié le nouveau parti dont certains allaient, par la suite, se faire un nom en politique belge comme Bart Somers (député flamand et actuel bourgmestre de Malines) ou Bart Tommelein (actuel bourgmestre d'Ostende), qui furent tous deux plusieurs fois ministre.

Plusieurs présidentes et présidents se succèdent à la tête de Spirit après le départ d'Annemie Van de Casteele, et le parti change deux fois de nom : en avril 2008, il se mue en VlPro (VlaamsProgressieven) puis en décembre de la même année en SLP (Sociaal-Liberale Partij), décidant du même coup de mettre fin au cartel avec les socialistes. Rien n'y fait : ni VlPro, ni le SLP ne retrouvent la confiance de l'électeur. Les derniers membres du parti décident en janvier 2009 d'adhérer à Groen, le parti écologiste flamand. 

Bert Anciaux a choisi entre-temps de rallier le sp.a après la fin du cartel. Il est suivi par plusieurs anciens membres de la Volksunie qui l'avaient rejoint à Spirit : les députés flamands Joris Vandenbroucke (toujours membre à ce jour du parlement flamand), Jan Roegiers (non réélu en 2014), ou encore le député bruxellois Fouad Ahidar, actuel premier vice-président du parlement bruxellois.

On trouve enfin chez Groen deux parlementaires venus auparavant déjà de la Volksunie : le député européen Bart Staes (qui n'est pas, lui, passé par la case Spirit) et le député flamand Bart Caron (ex-Spirit, ex-VlPro).

En définitive, fort peu de membres de la Volksunie seront tentés par le Vlaams Blok – ce qui est somme toute assez logique. C'est dans l'autre sens que se produiront, après les premiers succès électoraux de la N-VA, quelques migrations ... 


SERGE GOVAERT



L'auteur de cet article Serge Govaert est membre du conseil d'administration du Centre de recherche et d'information socio-politiques (CRISP), auteur notamment du livre « Les griffes du lion. Le nationalisme flamand à la veille de 2002 » paru en 2001 chez Labor, et de plusieurs « Courriers hebdomadaires »du CRISP consacrés au nationalisme flamand (pour leurs références exactes, voir en fin de ce dossier). Cet article et les deux autres de Serge Govaert publiés dans ce n°1 du JOURNAL - de résistance(s) sont des inédits.

L'article de RésistanceS que vous venez de lire a été publié une première fois dans notre périodique papier  « LE JOURNAL de RésistanceS », n°1, mai-juin 2019, page 12.


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Quand Jambon dirigeait un club d’extrême droite(4/9)


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© Article du journal en ligne RésistanceS|asbl RésistanceS|N° 478574442|Bruxelles|– Dimanche 11 août 2019. Première publicationin « LE JOURNAL de résistance(s) », n°1, mai-juin 2019, page 12, périodique papier de notre web-journal