Sécurité et immigration, les deux mots idéologiques de la N-VA (5/9)

[RésistanceS – Vendredi 16 août 2019].
Jan Jambon et Theo Francken des croisés contre l'insécurité
et pour le contrôle de l'immigration ? Documentation électorale.

SÉRIE N-VA (épisode 5/9) – La radioscopie du parti nationaliste flamand de Bart De Wever se poursuit ici, avec ce cinquième épisode de notre série estivale. Dans celui-ci est abordée l'exploitation des mots idéologiques qui font les succès de l'extrême droite depuis plus de vingt ans. Cette dernière influence aussi notre société par son vocabulaire de propagande. La N-VA le recycle pour gagner des voix - ANALYSE

Après les élections fédérales de 2014, l'Alliance nouvelle flamande (N-VA) – qui préconise la fin de l'État belge dans son ADN doctrinale - accède à la majorité « nationale » et forme un gouvernement de coalition avec le parti chrétien démocrate flamand CD&V, la formation libérale néerlandophone Open VLD et le MR, le Mouvement réformateur, constitué du parti libéral francophone (PRL) et du Mouvement des citoyens pour le changement (MCC), une dissidence catholique-libérale du cdH. 



La sécurité est un vieux thème de l'extrême droite,
comme le montre cette affiche d'époque du FN,
avec Jean-Marie Le Pen et Marion Maréchal.
Comme une pub subliminale 
La N-VA prend les postes de plusieurs ministres et secrétaires d'État, dont ceux de l'Intérieur pour Jan Jambon, de l'Asile et de la Migration pour Theo Francken.Les ministres « sortants » et « entrants » se croisent. Le titre change aussi pour celui en charge des affaires intérieures du pays. Avec la N-VA, et l'accord du premier ministre Charles Michel (MR), Jan Jambon devient en effet le ministre fédéral de l'Intérieur et de ... la Sécurité.


Le mot « sécurité » vient donc en complément sémantique avec l'arrivée du parti nationaliste anti-belge au fédéral. Sous le gouvernement fédéral précédent, celui conduit par le PS Elio Di Rupo, il n'y avait qu'un ministre de l'Intérieur.

Ce changement opérationnel de propagande a été opéré par la N-VA, sous l'égide du francophone libéral Charles Michel. En  stoemelings ! Personne ne l'avait remarqué. Mais dans les esprits, le mot rajouté fait mouche. Comme une publicité subliminale.


Sous l'influence de l'extrême droite
Rien d'étonnant. Comme l'immigration, la sécurité est un des propulseurs électoraux de l'extrême droite politique qui émerge au début des années 1980. Le Front national français et le Vlaams Blok (devenu le Vlaams Belang en 2004) les ont abondamment exploités et utilisés. D'octobre 2014 jusqu'à leur départ du gouvernement fédéral, en décembre 2018, Jan Jambon et Theo Franckens'érigeronten croisés politiques - au coeur du Royaume de Belgique - dans la lutte contre l'insécurité et pour le contrôle total de l'immigration.

Un clin d'oeil évident pour continuer à séduire l'électorat Vlaams Belang, et à Bruxelles, les électeurs orphelins du Front national.


           MANUEL ABRAMOWICZ



L'article de RésistanceS.be que vous venez de lire a été publié une première fois dans notre périodique papier  « LE JOURNAL de résistance(s) », n°1, mai-juin 2019, page 13. Revu et allongé le 16 août 2019.

PROCHAIN ÉPISODE DE NOTRE SÉRIE SUR LA N-VA 
Démocrates à l'extérieur, bruns à l'intérieur ! (6/9)









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© Article du journal en ligne RésistanceS.be|asbl RésistanceS|N° 478574442|Bruxelles|– Vendredi 16 août 2019. Première publicationin « LE JOURNAL de résistance(s) », n°1, mai-juin 2019, page 13, périodique papier de notre web-journal